Un élevage traditionnel & rentable
Le Pays d’Ouche est à l’origine un pays d’élevage. Même si aujourd’hui les grandes cultures ont pris le dessus, historiquement il y a toujours eu de l’élevage ovin dans cette région de l’Eure. Il y a une cinquantaine d’années, des troupes de brebis itinérantes menées par un berger, suivi de sa roulotte, faisaient de la transhumance en pâturant les chaumes de céréales. Depuis le paysage a bien changé, mais au milieu des champs de céréales, un élevage de brebis Romanes trace son chemin.
Une conduite simple, efficace et rentable
Voilà ce que Pierre FOURRE recherche pour mener son troupeau. « Faire de la performance, oui, mais pas à n’importe quel prix. L’économique passe avant toute chose« .
Pour atteindre ses objectifs, l’éleveur a choisi la race Romane pour sa prolificité et ses facilités de mise-bas. Il fait également du croisement terminal pour améliorer les poids de carcasse et la conformation des agneaux. Et ce choix s’avère payant puisqu’il y a peu de problème à l’agnelage, les brebis se délivrent bien, les agneaux sont vigoureux et démarrent bien dans la vie. Le taux de mortalité est de 8 à 9 % et chaque brebis produit en moyenne 1,5 agneaux par an.
Côté commercialisation, M. FOURRE vend ses agneaux au poids moyen de carcasse de 19 kg à 120 jours. « Je n’ai pas de problème de couleur ni de tenue de gras, les agneaux sortent en moyenne en classement R=3. Pas de reproche en général sur la qualité des carcasses ».
L’alimentation, une façon de simplifier les choses… et de rentabiliser le système
« J’ai fait le choix de travailler avec EVIALIS il y a quelques années après avoir essayé différents fournisseurs. L’essai avec EVIALIS s’est avéré concluant avec des agneaux au bon poids et bien classés. Satisfait, je n’ai pas changé depuis « . « Aujourd’hui, Emmanuel MESPLIER, notre technicien fait un peu partie de la famille et même si je ne lui demande que rarement les prix, je veille au grain, mais comme cela fonctionne, je n’ai pas de raison de changer ».
Pour les agneaux, Pierre cherche à valoriser les céréales produites sur son exploitation. Pour cela, il apporte dès une semaine un mélange de 50 % d’orge et 50 % de VIGORIS MIX avec du bicarbonate de sodium. Ce régime, les agneaux le consommeront jusqu’à 1 mois avant l’abattage. A ce moment-là, le mélange passera à 70 % d’orge et 30 % de VIGORIS MIX. Pour simplifier la distribution, le mélange est apporté au nourrisseur à volonté avec de la paille ou du foin.
Pour les brebis, c’est un peu moins simple puisqu’en fonction du stade des brebis, la ration évoluera. L’objectif de rentabilité reste toujours bien présent, « il faut qu’à la fin, il reste quelque chose dans la poche de l’éleveur » ajoute Pierre FOURRE.
Une préparation à la mise-bas est pratiquée : les brebis reçoivent du foin ou de la paille à volonté et un mélange (80 % orge et 20 % NOURIS PROTEA) qui passera de 1 kg à 1,5 kg 15 jours avant l’agnelage et jusqu’à 40 jours après. A cette date, le mélange passera à 90 % d’orge et 10 % de NOURIS PROTEA. Ces quantités seront distribuées jusqu’au sevrage des agneaux.
La tradition de l’élevage est assurée, et l’avenir maintenant ?
« Si c’était à refaire, je le referais. On fait ce que l’on pense savoir-faire. J’ai repris la ferme de mes parents qui avaient 60 ha, des brebis Rouge de l’Ouest et Bleu du Maine, j’ai changé de race, agrandi la surface. Aujourd’hui, je suis satisfait avec mon système et je ne pense pas m’agrandir plus. Il faut aussi préserver le berger, améliorer les conditions de travail et s’il y a une reprise par les enfants, peut être investir pour le futur ».
Dans le Pays d’Ouche, la tradition de l’élevage ovin perdure grâce à la motivation d’éleveurs et à des systèmes simples, efficaces et rentables…
Jean-Louis COURTY, EVIALIS