De l’amidon avec modération
A Nully, en Haute-Marne (52), Claudine et Philippe ont choisi d’élever et d’engraisser des Blondes d’Aquitaine afin de valoriser au mieux leur parcellaire et les cultures produites sur l’exploitation.
L’EARL des Gourdeaux
C’est en 1996 que Claudine s’est installée avec Philippe au sein de l’EARL DES GOURDEAUX. Si le temps a permis de faire évoluer l’exploitation, une chose n’a pas changé, c’est la couleur des vaches présentes dans l’élevage. Claudine et Philippe élèvent 85 vaches allaitantes. La majorité des génisses sont élevées pour intégrer le troupeau et la totalité des mâles sont engraissés. L’exploitation compte 95 hectares de prairies et 120 hectares de cultures (en particulier des céréales à paille). Philippe avait choisi la Blonde d’Aquitaine pour mieux valoriser les céréales produites sur l’exploitation.
Le calendrier de l’atelier allaitant est clairement défini. L’unique période de vêlage commence en octobre, avec les génisses, et se termine avant Noël. En avril, les vaches sortent en pâture, mais seuls les produits femelles les accompagnent. Les mâles sont sevrés à la mise à l’herbe et restent à l’intérieur où ils sont engraissés. Ils sont vendus en moyenne à l’âge d’un an. Cela permet d’optimiser l’utilisation des bâtiments, puisqu’une fois les jeunes bovins vendus, ce sont les génisses qui occupent les bâtiments à partir du 11 novembre. L’engraissement des mâles est donc court et intense.
Claudine et Philippe travaillent depuis de nombreuses années avec EVIALIS. Historiquement en marque DP NUTRITION et suivis par Joël THOMAS, c’est aujourd’hui Charlène SEURAT, Technico-Commerciale chez LORIAL, qui accompagne les éleveurs.
L’alimentation des bovins
Les jeunes bovins reçoivent tout au long de cette période d’engraissement une ration sèche composée de 500 g de foin et d’un mélange à 50% d’orge produit sur l’exploitation et à 50% de MAJORAL IMPACT, distribué à volonté. Les animaux ont également accès à de la paille au râtelier. Ce système en place depuis plusieurs années et maitrisé par les éleveurs permet d’atteindre un poids de carcasse moyen de 400 kg à 360 jours d’âge, soit un GMQ naissance/abattage moyen de 1 700 g.
Les femelles sont également engraissées en ration sèche. Cela n’a pas toujours été le cas, puisque dans le passé une ration humide était en place, avec de l’ensilage de maïs. Mais c’est avec la ration sèche que Claudine et Philippe ont réussi à satisfaire les exigences de leurs clients en termes de qualité de viande.
Une ration plus adaptée
Jusqu’en 2018, les femelles en engraissement recevaient un mélange composé de 75% d’orge et de 25% d’AZOLIS LAIT, correcteur azoté utilisé pour la ration des vaches allaitantes en lactation. Mais durant l’engraissement, les femelles baissaient en ingestion et se bloquaient. Comportement relativement classique lorsque le niveau d’amidon des rations est très élevé.
Suite aux suggestions de Charlène, cela fait maintenant 2 campagnes que les femelles à l’engraissement reçoivent un mélange à volonté composé de 60% d’orge et de 40% de MAJORAL IMPACT. Cette nouvelle ration a permis “de gagner un mois en moyenne sur la période d’engraissement et les carcasses sont largement aussi lourdes” précise Philippe (570kg de carcasse en moyenne sur la campagne 2019).
Cette maîtrise de l’engraissement a permis aux éleveurs de remporter à 2 reprises le prix de l’excellence des animaux de boucherie avec leurs génisses, au Concours des animaux de boucherie organisé par l’APAL à Laneuveville-devant-Bayon (54). En espérant que ce bel évènement pourra avoir lieu cette année, malgré le contexte sanitaire actuel…
Jean-Louis COURTY, EVIALIS